samedi 15 mars 2008

La petite reine

Y a des trucs, des objets, des lieux qui me font retomber en enfance.
Cet après midi, mon papa m'a emmenée faire du vélo. J'ai pris la jolie piste cyclable entre Dunières et le Tracol (faut connaitre hein).
Moi sur mon vélo, lui, dans ses baskets.
Le vent dans les cheveux et les dents pleines de moustiques, telle est la cycliste heureuse.
Je regarde mes pieds sur les pédales, appuyer, l'un après l'autre.
J'ai 10 ans et la vie est belle.
Non en fait, j'ai 26 ans et la vie est belle. Ca aurait été mieux si mon père avait eu un vélo, mais bon voilà, on en avait qu'un.
9,100 kilomètres plus loin, j'ai pris la flotte et j'ai du faire demi tour.
Mais le vélo c'est bien, ça sculpte des fesses de reine et ça défoule.

Et sinon, dans le genre retour en enfance, je viens de trouver ce site magnifique
Oui, quand j'étais petite, j'étais fan des Six Compagnons. j'ai tous les livres, bien rangés dans le grenier chez mes grand parents, et un jour, j'aurais le temps, et j'irais les récupérer.
Je les lirait aux enfants que je n'ai pas encore.
Et après on ira faire du vélo sans les petites roulettes....

Là, normalement le lecteur s'aperçoit que cette image n'illustre absolument pas le texte.
En effet, n'ayant rien trouvé , j'ai choisi de poster ce dessin qui m'a beaucoup fait rire...
(un jour je saurais dessiner et je ferais mes propres illustrations et ce sera bien)

mardi 11 mars 2008

Dimanche après midi

Lyon, gare de la Part Dieu, 16h

Les trains ont du retard.
Pas le mien, on est pas en retard quand on va à Strasbourg. C'est comme ça en Alsace, on est ponctuels.
Pas en Auvergne. Le train pour Clermont Ferrand à 20 minutes de retard.

Voie B.

La même voie pour Clermont Ferrand et pour Strasbourg.
Le quai noir de monde.

Des bidasses (si si,je vous jure, même qu'ils partaient en manœuvre à Bitche), des amoureux qui bécotent, des coicés du cul, des costards cravate, des costards sans cravate.
Des filles.
Des filles en jupe, des filles en survet', des filles en jean's.
Des mecs.
Des mecs en baskets, des mecs en mocassins avec chaussettes de sport des mecs à casquettes.

Chacun avec son sac, a dos, à main, sa valise, son attaché case.

Quand c'est comme ça, l'astuce c'est d'aller tout au bout du quai, là où y a plus personne.

Un banc, 5 places, 2 prises.
Une dame parle en créole dans un téléphone portable. Je comprend vaguement qu'elle prévient de son retard. Je lui sourris et m'assied à coté d'elle.
Derrière elle se planque une fille, 20 ans maximum. Elle fume un pétard qui sent plus le tabac qu'autre chose, la tête cachée sous la capuche d'une veste noire de laquelle dépasse une mèche de cheveux auburn version henné.
Assise en tailleurs sur le banc, elle laisse voir ses chevilles. Pas de chaussettes. Ses godasses sont plus qu'usées.
Ses mais sont sales, des trainées rouges parcourent celle qui tien le joint.
Elle dodeline de la tête, elle marmonne qu'elle chose, tout bas.

Le train de Clermont arrive enfin emportant avec lui la dame au téléphone portable.
Me voilà seule avec la fille au joint.
Je l'observe, mais elle ne me voit pas, cachée dans sa capuche.
Elle semble avoir froid, je me rend compte qu'en fait, elle pleure en se tenant la tête dans les mains.

Un groupe de guguss en costard nous rejoignent et s'asseyent entre nous.
Deux mecs et une blonde. L'un des gars parle des chaines de cul qu'il a avec le câble. Bien sur, il ne les regarde jamais. L'autre lui répond qu'il aime bien les clips sur NRJ 12 ou M6 music. La blonde est déçue que la TNT ne propose pas de chaine culinaire.

L'heure de mon train approche.
Je prend ma valise pour me rapprocher du centre du quai. En partant je me retourne.
Elle me regarde sous sa capuche. Des nuances de bleu de noir et de violet encerclent son œil gauche fermé et enflé.
Je remarque qu'elle n'a pas de bagages.
Elle n'est pas montée dans le train. Quand il est partit, elle avait disparu...