vendredi 15 octobre 2010

Commentaire

Parfois, je voudrais laisser des commentaires sur certains articles, mais je n'ose pas.
J'ai peur de paraitre aigrie, peur de mal m'exprimer, peur d'être mal comprise, critiquée ou jugée.

Donc à la suite de ce que j'ai lu chez Chulie et chez Zelda, je me rend compte que j'ai suivi ce « tu es responsable de ton boulot de merde, t’as qu’à reprendre tes études, changer de boulot, être plus combatif ». Je l'ai appliqué ça à ma propre vie.

Lassée de ne pas avoir de boulot, à l'age de 24 ans, j'ai choisi de m'engager dans un secteur qui embauchait.

Je bossais non stop, j'étais rappelée au milieu de la nuit ou pendant mes jours de repos. Je vivais avec mes collègues, pour le meilleur (les barbecue les soirs d'été) et pour le pire (mon chef derrière sa fenêtre à surveiller toutes les personnes qui venaient chez moi).

Je gérais les crises des autres, mais on me reprochait toujours de ne pas en faire assez.

On m'a aussi reproché d'avoir invité mes parents chez moi pour Noël : « visiblement, votre priorité n'est pas votre carrière ».

Et puis un jour, j'en ai eu marre, un jour j'ai craqué et comme j'avais un chéri sur qui je pouvais (et je peux toujours) compter, j'ai décidé de reprendre ces études que je n'avais jamais pu faire. Parce que oui, espérer trouver un travail correct avec un niveau bac, de nos jour c'est une utopie.

Partir n'était pas un choix. C'était une décision. J'ai pris la décision de changer de cap comme on prend la décision de soigner un cancer. On a le choix de ne pas le faire, mais on sait que si on ne le fait pas, ça va nous tuer.

Je pèse mes mots. Quelques semaines avant mon départ, un collègue s'est suicidé, puis un autre a fait une tentative quelques mois plus tard.


Je passe les détails sur mes 2 ans d'études où mon mec était au chômage. J'ai obtenu mon diplôme. Bac +2 à 29 ans. C'est pas flamboyant, mais c'est mieux que rien.


Aujourd'hui, je n'ai pas de travail, et comme j'ai eu la bonne idée de démissionner, je n'ai pas droit au chômage.

J'ai passé des entretiens, mais on me reproche mon manque d'expérience. Je me suis inscrite en intérim, mais là aussi, on m'a répondu que je n'avais pas d'expérience et que les employeurs demandaient des gens expérimentés...

L'histoire de l'œuf et de la poule.


A une époque de ma vie, comme beaucoup de gens je pense, je rêvais de faire une carrière artistique. On m'a répondu, et à juste titre, que ce n'étais pas un plan envisageable, que j'allais vivre dans la précarité, que je n'aurais pas de revenu fixe, que je ne pourrais pas faire vivre une famille avec ça.

Là, j'en suis au même point mais ce que je cherche, c'est juste un boulot normal.

Autour de moi, mes amies font des enfants, achètent des appartements, se marient.

Je me dit que ce n'est pas la vie que j'ai envie d'avoir, mais finalement, ce n'est pas un choix.

Alors oui, aussi paradoxalement que ça puisse paraître, je m'inquiète pour ma retraite.

Je les entend bien les « tu ferais mieux de bosser avant de te soucier de partir en retraite ». Sauf que si je bosse pas, je n'aurais jamais de retraite. Et si les gens ne partent pas en retraite, les postes auxquels je pourrais prétendre seront occupés.

Et au fond, je me dit que pour beaucoup de gens, comme pour moi, cette histoire de retraite n'est que la conséquence d'un malaise plus profond.

mercredi 13 octobre 2010

Grenoble me manque.

Je crois que plus que la ville en elle même, ce qui me manque, c'est la vie que j'avais là bas.

Avec le recul, bien sur, je me rend compte que j'aurais du en profiter plus, voir plus de monde, partager plus de choses, sortir de ma coquille.

C'est sur que c'est pas ici que je vais le faire, c'est impossible.

Ici les gens ont des a prioris, ou ils se connaissent tous depuis l'école primaire.

Même si c'est faux, je le sais.

De même que je sais qu'il ne fait pas plus moche ici que là bas.

Pour moi le ciel est gris tous les jours, et même si il ne l'est pas, le gris des murs se reflète dedans.


Les soirées jeu du jeudi soir me manquent.

La bière n'a pas le même goût sans la Fille aux Craies et je sais plus avec qui partager mes cakes.


Les déplacements en vélo me manquent.

Même quand il faisait froid, même quand j'arrivais chez moi mouillée dans mon petit appartement où je retrouvais mon chômeur adoré.

Aujourd'hui, la chômeuse c'est moi. Sans aucun revenu depuis 4 mois.

A m'entendre dire inlassablement qu'il n'y a pas de poste à pourvoir ou que quelqu'un de plus expérimenté que moi a été retenu.

Parfois j'ai l'impression que dans 10 ans j'en serais toujours au même point. Il y aura toujours quelqu'un de plus expérimenté.

Plus ça va et moins j'y crois.

Les cours me manquent.

Me lever le matin pour faire quelque chose avec d'autres personnes me manque. Parfois je ressort mes stylos et j'ai envie d'écrire des pages et des pages.

Mais tout ce que j'ai à recopier ce sont des recettes de cuisine que je ne ferais jamais.

La Bastille et la vue sur Chamrousse me manque.

Je ne vois plus le Vercors de ma fenêtre, pourtant il continue de me hanter.

Ses photos sont là, dans mon téléphone portable, comme les SMS d'un ex que je relirais pour me faire du mal.



mardi 5 octobre 2010

"La forêt des Mânes"

Ouvrir un livre de Jean Christophe Grangé, pour moi, ça veut dire me couper du monde.

Je sais quand j'en entame un que je ne vais plus rien faire d'autre que lire dans les jours à venir.

Et puis la nuit aussi, tard.

Ses histoires ne sont absolument jamais crédibles. L'intérêt n'est pas là.

C'est toujours assez violent, on se dit heureusement que c'est un livre et pas un film...même en livre j'arrive à faire des cauchemars (je suis une personne sensible, oui, je sais).

Les personnages sont improbables, là c'est une juge qui se transforme en wonderwoman à la recherche d'un tueur sanguinaire. Elle ne dort plus, elle se bat contre des trucs 8 fois plus forts qu'elle, elle sauve même un pompier des flammes.

Non, mais l'intérêt n'est pas là.

L'intérêt c'est ce suspens si bien dosé. C'est chaque chapitre qui donne envie de lire celui d'après.

Les livres de Jean Christophe Grangé sont toujours d'énormes pavés : on sait qu'on en aura pour son argent (façon de parler puisque pour ma part, je les empruntes à la bibliothèque).

Et surtout, chacun de ses roman nous emmène dans une contrée lointaine et mystérieuse.

Là on s'en va en Amérique du sud. Et comme à chaque fois, on a l'impression d'y être.