dimanche 7 juillet 2013

Le tour de France

Je n'ai jamais compris cet engouement de ma famille pour le cyclisme.

Le mois de juillet, c'était le mois du tour de France. C'était aussi les grandes vacances, celles que je passais chez mes grands parents. Et chez mes grands parents, au mois de juillet, on regardait le tour de France. Religieusement. Tous les après midis.

Je revois mon grand père et mes oncles (parfois ma tante) , enfermés tous les 3 dans le salon, les volets fermés à cause de la chaleur, scotchés devant le poste de télévision le volume monté au maximum mon grand père étant sourd comme un pot.

Pendant ce temps là, mes cousines et moi, on jouait dans le jardin. Régulièrement, ma grand mère nous faisait rentrer pour nous donner à boire ou a manger. On faisait des glaces à l'eau en mettant du sirop dans des moules en plastique qu'on mettait au congélateur et on buvait du sirop de cassis que mon grand père faisait avec les cassis du jardin. Il n'avait pas du tout le même gout que le sirop de cassis du supermarché parce que dedans y avait du vin je crois. Et puis il laissait souvent un peu de dépôt au fond du verre. J’aimais bien, pourtant j'ai dans l'idée que les gosses sont pas forcément fan des boissons qui laissent du dépôt, mais ce sirop, je l’aimais bien. 

Dans le jardin, il y avait des guêpes, alors il fallait qu'on fasse hyper attention. Les adultes faisaient des pièges à guêpe avec des bouteilles en plastique coupé et du sucre, mais nous, on avait pas le droit d'y toucher. A coté du cabanon dans lequel on rangeait les bêches, il avait le puits. Ce puits m'a longtemps fait très très peur et même si il était derrière une porte fermée par un gros cadenas, je n'osais pas m'en approcher toute seule.

En été, y avait toujours des fleurs partout dans le jardin, les tulipes devant, et puis des gueules de loups et des roses jaunes. Il parait que ma grand mère était douée avec les roses. Moi je comprenais pas bien en quoi elle était douée, les fleurs on les plante et puis elles poussent si on les arrose non ?
(Aujourd'hui, je suis la seule personne que je connaisse qui n'arrive pas à faire pousser de la menthe)

Parfois, le tour passait dans la région. 
Alors là, c'était l'expédition. On mettait le sirop de cassis dans des thermos, et les chaises pliantes dans le coffre de la 104. Mamie demandait qui voulait une pastille Vichy et on partait dans le Pilat. Le bob vissé sur la tête pour éviter les insolations, on allait s’asseoir au bord de la route avec d'autres gens et on regardait passer les vélos.
Personnellement, je trouvais ça super super chiant. En plus j'étais malade dans la voiture parce que ça y sentait toujours bizarre. Mais pourtant, j'essayais de me consoler en me disant qu'ils m'emmenaient moi, et pas mes cousines. Mes cousines elles étaient là toute l'année elles, elles voyaient les grands parents tout le temps alors que moi je ne venais que 2 fois par an. Alors ouais, moi j'avais le privilège d'aller voir passer le tour de France.

En attendant, quand ils passaient leurs après midi devant la télé malgré le beau temps, je ne comprenais pas bien. Je me demandais pourquoi ils ne venaient pas jouer dehors avec nous.

Aujourd'hui, mes grands parents ne sont plus. La maison est revenue à la sœur de mon père et comme on est un peu fâchés avec eux on y va pas. Je pense que le jardin a du changer. Je ne sais pas si le puits est encore là et si les cassis donnent toujours des fruits. J'ai toujours une affection particulière pour les roses jaunes et je ne peux pas boire du sirop de cassis industriel.

Mais cet après midi, mon mec regarde le tour, dans le salon, derrière les volets fermés.

mardi 25 juin 2013

Retour aux sources

C'était bizarre de retourner là bas.
Vraiment.

J'avais laissé cet endroit comme ça, l'impression de partir discrétos.
Pas même un pot de départ.

C'est assez étrange, mais, de la même façon qu'en arrivant, je n'avais pas défait tous mes cartons (des fois que je reparte fissa), je suis repartie en gardant un pied là bas.
Puis, mine de rien, j'y étais jamais retourné vraiment, juste passée en coup de vent. Pas le temps de retourner voir les collègues, pas le temps de passer du temps.

Et puis les collègues sont partis au fil des mutations...et puis les gens ont continué leur vie.

Retourner là bas et retrouver tous ces coins de rue. Je crois qu'il n'y a pas un seul coin de rue où je n'ai pas un souvenir, même si depuis le temps, j'ai oublié les noms.
Je me souviens des patrouilles de nuit où on regardait les gens chez eux, à travers leurs fenêtres. Les gens dans leur petite vie pépère, pas là, dehors à se cailler les miches pour des conneries.
Ces gens que le téléphone ne réveille pas dans la nuit.

Et puis je suis devenue ces gens qui finissent leurs journées à 18h.

Est ce que je regrette ? non. Mais ça me manque.



samedi 29 septembre 2012

Les gens d'en face

Bien sur, quand on a emménagé ici, on s’est posé des questions sur ce vis à vis. Mais bon, on en avait déjà un avant. C’est vrai qu'ici, c’est plus près, c'est vrai que la plupart de nos voisins n'ont pas de rideaux...

C'est comme de vivre face à une maison de poupée, vous savez, celles où on peux accéder directement aux pièces par derrière. Genre maison playmobil.


Il y a le vieux du rez de chaussée. Son appartement a des fenêtres grillagées. Je sais pas si il est fou, mais c’est l'impression qu'il donne quand on le voit fumer par la fenêtre de sa cage.

Juste au dessus de chez lui, c'est des jeunes, des étudiants sans doutes. Depuis qu'ils ont passé cette soirée à tirer au pistolet à billes sur les voitures garées dans la rue en gueulant "à poiiiiiiiil", je les hais.

Au dessus, il y avait un couple d'une quarantaine d'année, ils ont déménagé il y a 6 mois. J'étais bien contente. Lui il rentrait souvent bourré le soir et il gueulait sur sa femme "tu m'emmerdes, tu m'emmerdes" qu'il lui disait. Ça me faisait de la peine, et puis c'était bruyant. J'aime pas quand la violence verbale des autres s'insinue chez nous.

A coté, y a une famille d'asiatiques. Eux, ils font à manger. Tout le temps. On entend leur mixeur, parfois pendant des heures. Ou bien on entend le bruit du couteau quand ils émincent. En été, ils se baladent en slip pour échapper à la chaleur. Des fois on les entend parler dans cette langue qu'on ne comprend as. J'aime bien ça, je trouve qu'ils ont l'air sympas.

En dessous, il y a des gens qu'on entend jamais. Je crois que c’est un couple. Ils doivent avoir la trentaine, comme nous. Ils ont un chat. La seule chose qu'on voit à travers leur fenêtre, c’est la caisse à litière du chat. Il me fait un peu de peine ce chat, tout seul dans cet appartement toute la journée.

Tout en haut, l'appartement juste en face du notre, vivait un couple. Ils ont déménagé hier. Souvent, ils faisaient des soirées, avec la musique à fond et les fenêtres ouvertes. Pour que j'arrête de les espionner à travers mes rideaux, un soir ils avaient passé le haut d'une lampe hallogène par la fenêtre et l'avais braqué sur mes fenêtres. Je pense qu'ils savent ce que je pense d'eux. Ils sont la cause de ma consommation de boules Quies. Je me souvient d'une nuit, je me suis levée à 3h du matin, et ils étaient en train de danser en sautant à pieds joints.

Je ne sais pas qui vit en dessous d'eux. Cet appartement a de long rideaux, qui sont toujours tirés.

Et au premier, ils sont en train de faire des cartons. Une camionnette de déménagement vient régulièrement. D'ailleurs, il y en a de plus en plus dans la rue, des camionnettes de déménagement.

Dans 3 semaines, ça sera la notre.

samedi 25 août 2012

Toc toc toc

On laisse son blog et on ne sait plus comment revenir vers lui.

Comme ces amis avec qui on a perdu le contact depuis longtemps.
On sait qu'ils sont là. On les voit.
Il y a encore leur numéro dans notre répertoire. On voit leurs publications sur facebook, des photos de vacances, les "bon anniversaires" de politesse une fois par an, un sms pour la nouvelle année ponctué d'un "ça fait un bail, faudrait qu'on s'appelle".
Mais on ne sait plus comment reprendre le contact.
Les appeler ? Salut, tu deviens quoi depuis tout ce temps ?
Oui, je sais, ça fait longtemps qu'on ne s'est plus parlé, la vie, le boulot, tout ça...
Sinon je vais bien, rien de neuf.

Alors que si, plein de neuf. Forcément, depuis tout ce temps.
Mais comment le dire, comment l'expliquer, par où commencer ?

Et si au fond, on avait perdu le contact parce que, justement, on avait plus rien à se dire ?

dimanche 4 septembre 2011

Parfois c'est dimanche soir dans ta vie.

Parfois c'est dimanche soir dans ta vie.
Ton mec est parti faire une formation dans le Gers pour les 7 semaines à venir.
T'as passé ton après midi à cuisiner et à faire la vaisselle.
Dehors y avait un bon temps de merde, même que la pluie a pourri toutes tes fenêtres.


Tu rentre un long week end où t'as fait plein de belles choses.
Tu t'es rendue compte qu'à Grenoble, les montagnes restent mais les gens s'en vont. C'est un peu comme si cette ville n'était plus la même depuis que tu n'y connais plus personne.



T'as découvert ce palais super bizarre fait par un mec un peu zinzin et que t'avais envie de visiter depuis des années.
Et puis tu tombes sur ce reportage et là, tu te dis que demain, décidément, t'as vraiment pas envie d'aller bosser.

Une Génération sur la Route

Bonne semaine à tous.

samedi 27 août 2011

Défini-tif

Je suis brune, avec des cheveux blancs...de plus en plus de cheveux blancs.
Mes cheveux ne sont pas raides, ni frisés d'ailleurs. Ils suivent le vent.
Autour des oreilles, ils ne poussent pas, ils sont toujours trop courts pour être pris avec les autres quand je les attache et ils n'ont aucune idée de ce qu'est la pesanteur.

J'ai essayé les cheveux courts, très courts, très très courts.
Ils se dressaient sur ma tête.
Comme les petits garçons qui ont une coupe à la brosse.
J'ai essayé de mettre du gel, et puis Diam's a fait pareil.
Alors j'ai relaissé pousser.

J'ai eu mon éternel coupe au carré et j'ai encore laissé pousser.

Pousser est un bien grand mot.
En 4 ans, mes cheveux arrivent péniblement à mes épaules.

Et puis j'aime pas.
Je les perd, y en a de partout, de partout.
Ma douche se bouche.
J'en retrouve sur l'oreiller, dans mon assiette, dans le lavabo.
Et puis j'aime pas les sentir dans mon cou.

Alors je les attache. Tout le temps.
Et comme j'ai des lunettes, ça me donne un air sévère, stricte, triste...

Ok, je vous saoule avec mes problème capillaires et tout ça pour quoi?
Parce que dans une heure je pars chez le coiffeur et je sais pas ce que je vais lui demander.

HELP

dimanche 21 août 2011

Il y a un peu plus de trois ans, alors que j'étais encore en uniforme dans une lointaine contrée Alsacienne, j'apprenais que j'étais acceptée à la fac de Grenoble.
Au même moment, à Chartres, une jeune mère de famille apprenait la mutation de son mari pour la même ville.

C'est ainsi qu'a débuté notre amitié.

Elle s'est terminée ce week end de la manière la plus brutale possible.
Tu vas me manquer.