mardi 29 mars 2011

Superstitieuse

Parler des bonnes choses porte malheur.

J'ai du mal à me projeter dans l'avenir de manière positive. Vraiment.

Pour moi, envisager des bonnes chose, c'est prendre le risque d'être déçue, en parler, c'est pouvoir les perdre.

D'un autre coté, imaginer le pire, c'est le provoquer.

Alors je met la tête dans la terre et j'essaye de ne plus penser, de ne rien imaginer.

Et là j'ai l'impression que je vais exploser.


Et même si tout se passe pour le mieux, je n'arrive pas à me réjouir.

Même si je trouve LE boulot que je cherche.

Même si ce boulot est LA où je voulais bosser.

Même si le salaire c'est CELUI que j'espérais.

Même si j'ai pu quitter mon ancien boulot comme je le voulais.

Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'a un moment, on regrette d'avoir obtenu ce qu'on voulait.


J'ai l'impression d'être au dessus du vide, sans filet.


Une nouvelle vie commence et moi, comme une conne, je ne peux pas m'empêcher de penser aux trucs positifs que j'avais dans cette ancienne vie, même si quand j'avais le nez dedans, je ne les voyais pas.

cion,

vendredi 11 mars 2011

La suite

C'est quand on est sur le point de perdre les choses qu'on se rend compte qu'au fond, on y tient.

Cette semaine, je suis allée au cinéma. Comme ça, un soir, toute seule, un de ces petits moments pour moi que j'apprécie tant (et qui se font si rares).
Et là, alors je je tournais dans le centre ville avec ma voiture pour trouver une place (le film finissait à minuit, soit après le dernier tram, j'étais donc bien obligée de sortir la bagnole), une petite idée à germé dans ma tête.
« C'est peut être une des dernières fois où tu peux te faire un ciné le soir après le boulot ».
C'est vrai ça, y en a des ciné au pays de Heidi?
Des vrais cinéma hein, ceux avec les fauteuils rouge et les prospectus à l'entrée, pas une salle des fêtes où on a ramené les chaises de l'école pour projeter Avatar.

Le lendemain, je suis partie faire les courses, avec mon petit caddie (je dis « petit » parce que je le trouve mignon mais en fait il est immense). Quand a surgit la même idée.
« C'est peut être une des dernière fois que tu peux aller faire tes courses à pied ».

Et puis en y réfléchissant bien, je me suis rendue compte de tous ces petits rien auxquels j'allais devoir dire au revoir.
Aller à la piscine.
Manger des moules frites un lundi soir.
Acheter Causette (y a pas dans la Pampa Causette, ils connaissent pas j'ai regardé sur leur site. Ici, Causette je le trouve chez le marchand de journaux en bas de chez moi.)


Et puis j'ai pensé à mon chéri, mon mec, mon homme, ma moitié, mon roudoudou, mon amour, mon cœur, l'objet de mes désir.
Ok, c'est pas un gars de la ville.
(Par définition, un vosgien ne peut pas être un gars de la ville).
Mais quand il m'a dit « tu sais au fond, je préfèrerais qu'on aille vivre à Paris et pourtant tu sais ce que je pense de Paris » je me suis dit que non, ça allait pas être possible.

On se fera chier.
On reprendra la télé pour regarder Gey's Anatomy le mercredi soir.
On écoutera NRJ dans la voiture en allant au boulot...

Alors quand hier, la dame des ressources humaines m'a expliqué que malgré mes qualités, ils ont préféré choisir quelqu'un d'autre, je dirais pas que ça m'a fait plaisir... mais quelque part, ça m'a soulagée.

mercredi 2 mars 2011

Adieu veaux, vaches, cochons

Sur le papier: une offre d'emploi, dans mes cordes, dans ma région, en CDI.
Tiens c'est où ce bled?
Un petit village de montagne, très charmant, un peu loin mais mignon.

Et si.
Et si c'était là l'occasion d'une nouvelle vie?
L'occasion d'enfin avoir un travail qui me plait, et bien payé.
Pourquoi ne pas vivre à la campagne?
Ouvrir mes volets sur de la verdure, loin des bruits de klaxon et de la pollution.
Marcher dans l'herbe, faire des balades et des barbecue le dimanche.
Avoir un chien et une bonne paie à la fin du mois qui me permettrais de m'organiser des petits week end sympas.

« Votre candidature nous intéresse ».

2h de route aller, 10€ de péage.

Une vallée toute grise, encaissée, traversée par une route, perchée en haut d'un viaduq. Des tunnels à n'en plus finir. Des camions.
Là,en bas, dans le brouillard, des villages, tous plus gris les uns que les autres.
Une enfilade de hangars délabrés, recouverts de graffitis.
Des resto routiers miteux avec leurs parkings pour poids lourds digne des bouquins de Stephen King. Une aire de repos avec une croix gammée dessinée sur la porte des chiottes.
Des scieries entourées de forets à moitiés rasées.
Une route qui monte dans la montagne et qui n'en fini pas de monter bordée de part et d'autre de piquets de neige de 2m de haut.
Un village désertique dont l'unique supérette/bar/tabac n'ouvre que 2h par jour.
Des hôtels restaurants à l'abandon. Des pancartes « à vendre » aussi nombreuses que les places de parkings.

Plus de 2h d'entretien à me dire que mon mec m'attend dans la bagnole et qu'il doit trouver le temps encore plus long que moi. Et pourquoi moi? Quelles sont mes qualités et mes défauts? Exercice sur Excel. Questions réponses en anglais.

Puis 2h de route retour, 10€ de péage.
Je croyais pas qu'un jour je serais contente de retrouver la ville où je vis.

Et maintenant.

Maintenant si ils me disent oui, je vais être mal. Le poste est à pourvoir "rapidement" ce qui veux dire trouver un appart en 2 jour, faire des cartons et déménager en une semaine (et là je me dt "heureusement que j'ai pas de gamins").
Et si ils me disent non je vais encore me dire que de toutes façons je ne trouverai jamais de poste.
En attendant, demain j'ai standard.