jeudi 6 janvier 2011

Allo?

Les anciennes sont parties.
Nous sommes la relève.

Quand on m'a présenté le poste, on m'a dit "elles ne font plus l'affaire, elles travaillent mal, elles ont pris leurs petites habitudes et ne sont plus motivées, vous commencez cet après midi."
L'après midi en question, j'ai appris qu'en fait je remplaçais une autre fille qui avait tenu une demi journée. Je suis le 2ème choix, le plan B.
Mais bon, c'est du boulot, standardiste à mi-temps.

La relève arrive donc là, parachutée.
Un téléphone blanc gris sale, un radiateur bancal et un ordinateur de 1993.
Pour transférer les appels? c'est facile : les numéros pré-enregistrés qui ne sont plus les bons, mais c'est pas grave, on a un listing...avec des numéros qui ne sont plus les bons non plus.
Et puis y a les "passes moi Michel", y a les clients qui veulent parler au "petit vendeur blond bien sympa", y a ceux qui comprennent pas que, parfois, les gens ne sont pas disponibles.
Et puis les autres employés qui te gueulent dessus parce que t'as pas fait le renvoi de la ligne à midi mais qui peuvent pas te dire OU il faut renvoyer la ligne parce que "c'est ton boulot, pas le mien" (le 1er jour, ça met dans l'ambiance).
Et le temps qui ne passe pas.
Cette grande horloge accrochée au mur qui me nargue.

Et puis peu à peu, on apprend.
L'une d'elle était là depuis 8 ans, on l'a mutée à 200km.
L'autre est enceinte, mutée à 60 km.

En feuilletant l'agenda de 2010, j'ai trouvé les petits mots qu'elles se laissaient.
C'est marrant, parce que la fille qui fait le poste de l'après midi et moi, on s'en laisse aussi, même si ça fait que 2 jours qu'on bosse et qu'on est même pas ensemble puisque qu'on en se croise même pas.

Là il trainait des "bon anniversaire", "alors fille ou garçon?". D'une écriture ronde et un peu enfantine, des surlignages au fluo multicolore. Et je me suis dit qu'elles, elles savaient que pour passer un appel à "Micheline" il faut cliquer sur "Paulette", elles elles savaient à quelle heure ferme tel ou tel service.

Finalement je me rend compte que j'ai toujours détesté téléphoner et ce qui me fait peur, c'est que je sais qu'en fin de compte, je vais finir par m'y faire.

1 commentaire:

Plume a dit…

J'ai fait çà une fois, j'ai été contente que çà s'arrête ! Pas très téléphone non plus :s Bon courage à toi !