jeudi 3 février 2011

Avez vous remarqué?

Dans la vie, il y a plein de personnes qui m'énervent.

Mon voisin, chaque matin, quand il se lève (à 7h50), son chien aboie. Et chaque matin il lui répond "ta gueule enculé".
Déjà, je trouve ça super classe de traiter son chien d'enculé. Ça montre une certaine éducation et un sens des bonnes manières.
Ça me rappelle quand j'étais gamine et que mon père me traitait de fille d'imbécile quand je faisais une connerie (mon père a un grand sens de l'humour).
Sauf que mon père avait le bon gout et la délicatesse de ne pas hurler de telle sorte à ce que les voisins de 2 étages au dessus de chez nous l'entende.

J'aime pas les gens qui ne disent pas bonjour.
Et j'aime encore moins ceux qui ne répondent pas quand on leur dit bonjour.

Mais ceux qui m'énervent par dessus tout, c'est ceux qui me disent "surtout ne te marie jamais".
Déjà parce que merde, je fais ce que je veux (même si effectivement je ne pense pas me marier un jour)
Mais ce qui m'énerve encore plus tout chez ces gens là, c'est que ce sont les premiers à me dire de me dépêcher de faire des enfants parce que "après 30 ans c'est plus pareil".

Apprenez à vivre avec 900€ par mois et on en reparlera de vos leçons de vie OKAY?!
(nan mais pour moi y a un lien évident entre le fait de vivre avec 900€/mois et le fait de ne pas faire d'enfant, c'est pas super clair pour tout le monde mais je vous assure que pour moi c'est limpide)

jeudi 6 janvier 2011

Allo?

Les anciennes sont parties.
Nous sommes la relève.

Quand on m'a présenté le poste, on m'a dit "elles ne font plus l'affaire, elles travaillent mal, elles ont pris leurs petites habitudes et ne sont plus motivées, vous commencez cet après midi."
L'après midi en question, j'ai appris qu'en fait je remplaçais une autre fille qui avait tenu une demi journée. Je suis le 2ème choix, le plan B.
Mais bon, c'est du boulot, standardiste à mi-temps.

La relève arrive donc là, parachutée.
Un téléphone blanc gris sale, un radiateur bancal et un ordinateur de 1993.
Pour transférer les appels? c'est facile : les numéros pré-enregistrés qui ne sont plus les bons, mais c'est pas grave, on a un listing...avec des numéros qui ne sont plus les bons non plus.
Et puis y a les "passes moi Michel", y a les clients qui veulent parler au "petit vendeur blond bien sympa", y a ceux qui comprennent pas que, parfois, les gens ne sont pas disponibles.
Et puis les autres employés qui te gueulent dessus parce que t'as pas fait le renvoi de la ligne à midi mais qui peuvent pas te dire OU il faut renvoyer la ligne parce que "c'est ton boulot, pas le mien" (le 1er jour, ça met dans l'ambiance).
Et le temps qui ne passe pas.
Cette grande horloge accrochée au mur qui me nargue.

Et puis peu à peu, on apprend.
L'une d'elle était là depuis 8 ans, on l'a mutée à 200km.
L'autre est enceinte, mutée à 60 km.

En feuilletant l'agenda de 2010, j'ai trouvé les petits mots qu'elles se laissaient.
C'est marrant, parce que la fille qui fait le poste de l'après midi et moi, on s'en laisse aussi, même si ça fait que 2 jours qu'on bosse et qu'on est même pas ensemble puisque qu'on en se croise même pas.

Là il trainait des "bon anniversaire", "alors fille ou garçon?". D'une écriture ronde et un peu enfantine, des surlignages au fluo multicolore. Et je me suis dit qu'elles, elles savaient que pour passer un appel à "Micheline" il faut cliquer sur "Paulette", elles elles savaient à quelle heure ferme tel ou tel service.

Finalement je me rend compte que j'ai toujours détesté téléphoner et ce qui me fait peur, c'est que je sais qu'en fin de compte, je vais finir par m'y faire.

dimanche 2 janvier 2011

Bilan 2010

En 2010
Je suis re-tombée amoureuse de mon homme.
J'ai repris la cigarette.
J'ai eu mon DUT.
Mon homme a trouvé puis perdu son travail.
J'ai changé d'appart pour un plus grand.
J'ai lu des pages et des pages de livres.

J'aurais du
Être plus ouverte aux autres.
Sortir plus.
Aller plus souvent au ciné.
Rester zen.

En 2011
1 -Je VEUX un boulot, un vrai, un qui occupe mes journées et qui me permet de vivre dignement.
2 -Rencontrer du monde ça serait bien aussi ça me permettrait d'arrêter de trainer avec les boulets que je fréquentais au lycée et qui déjà à l'époque étaient les champions du lâchage de dernière minute. (oui, le coup du réveillon je l'ai toujours en travers de la gueule là)
3 -J'arrête d'être odieuse avec mon entourage.
4 -J'évite les cons et j'arrête d'être polie inutilement avec eux.
5 -Je ne sors plus faire mes courses habillée comme un sac et pas maquillée parce que ÇA AUSSI ça joue sur le moral.
6 -D'une manière générale, je m'occupe de moi et j'essaye d'aller chez le coiffeur un peu plus souvent qu'une fois par an (voir résolution n°1)

Bref : je fais DU TRI et je pense un peu plus à ma gueule.
(mais je vous aime quand même, paix et amour sur la terre)

jeudi 23 décembre 2010

Joyeux Noël

D'habitude j'aime bien Noël.

Mais là, hier soir, quand mon copain m'a annoncé qu'il avait perdu son boulot, ça a fini de me donner envie de partir loin, loin loin.

Pour ces qui se poseraient la question, non, il n'a pas fait de connerie, c'est juste que le pôle emploi a décidé de supprimé les subventions des emplois aidés, ce qui a pour effet de mettre dans la merde à la fois les salariés, mais aussi les employeurs.

Joyeux Noël avec l'administration française! Whouhou!


Donc voilà, cette année, j'ai pas envie que ce soit Noël.

Parce que j'évite de plus en plus de gens pour ne pas avoir à leur donner de mes nouvelles (et leur annoncer ainsi ouvertement que oui : ma vie c'est de la merde).

Et ces gens que j'évite, y en a dans ma famille.

J'en ai marre des « mais t'as pensé à envoyer un CV à Mac Do? » et de ce genre de conneries.


Y a pas longtemps, je discutais avec quelqu'un à qui j'expliquais que je me sentais mieux dans mes pompes aujourd'hui qu'à 20 ans.

C'est vrai, à 20 ans, j'habitais à Saint Étienne et j'étais au chômage...

Dix ans plus trad, j'en suis toujours au même point.

Finalement, la « précarité des jeunes », quand ça s'arrête, c'est pas parce qu'on est plus précaires, c'est parce qu'on est plus jeunes.


Parfois j'aimerais vraiment être quelqu'un d'autre. Juste une journée comme ça, pour voir.


samedi 4 décembre 2010

J'ai envie de neige.

Je sais, partout, on ne nous parle que de la météo, du froid qui s'installe et de la neige qui tombe.

C'est chiant les gens qui parle de météo. C'est le sujet de discussion qu'on a avec les gens qu'on ne connais pas et à qui on ne sait pas quoi dire.

Mais moi j'ai envie d'en parler, tant pis pour vous, ici c'est mon blog et c'est moi qui choisi les sujet (et si ça vous plait pas, j'attends vos propositions).


Bref, il neige.

Ce truc blanc recouvre tout et de chez moi, je n'entend plus le bruit des voitures.

J'ai envie d'aller faire du ski avec mon papa.

J'ai envie de faire des bonhommes de neige avec mes cousins (OK, le plus jeune a 17ans, même lui a passé l'age).

J'ai envie de faire des ballades au milieu des champs immaculés.

J'ai envie de boire du cacao au coin de la cheminée (ou du radiateur vu que je n'ai pas de cheminée) en regardant la tempête dehors.

Ici, ça fond.

Hier chez mes parents il en est encore tombé 10 cm mais ici ça fond et les voitures reviennent.

Je veux de la neige.

Partout, des congères, des kilos et des kilos de neige.

Je veux que la neige empêche les gens de sortir de chez eux, que les magasins ne soient plus approvisionnés, comme l'année dernière.


Je ne sors pas de chez moi.

Mes seules sorties sont pour faire les courses et j'ai horreur de ça.

Je n'ai pas d'autres occasions.

Pas d'argent à dépenser, rien à voir ou à faire là dehors.

Je n'ai pas envie de voir du monde.

Voir du monde, ça veut dire dépenser de l'argent, pour prendre le bus, boire un verre, apporter un gâteau et de l'argent je n'en ai pas.

Je veux qu'il y ait de la neige pour que tout le monde soit comme moi.

Pas pour les mêmes raisons, mais tous dans le même bateau.


vendredi 15 octobre 2010

Commentaire

Parfois, je voudrais laisser des commentaires sur certains articles, mais je n'ose pas.
J'ai peur de paraitre aigrie, peur de mal m'exprimer, peur d'être mal comprise, critiquée ou jugée.

Donc à la suite de ce que j'ai lu chez Chulie et chez Zelda, je me rend compte que j'ai suivi ce « tu es responsable de ton boulot de merde, t’as qu’à reprendre tes études, changer de boulot, être plus combatif ». Je l'ai appliqué ça à ma propre vie.

Lassée de ne pas avoir de boulot, à l'age de 24 ans, j'ai choisi de m'engager dans un secteur qui embauchait.

Je bossais non stop, j'étais rappelée au milieu de la nuit ou pendant mes jours de repos. Je vivais avec mes collègues, pour le meilleur (les barbecue les soirs d'été) et pour le pire (mon chef derrière sa fenêtre à surveiller toutes les personnes qui venaient chez moi).

Je gérais les crises des autres, mais on me reprochait toujours de ne pas en faire assez.

On m'a aussi reproché d'avoir invité mes parents chez moi pour Noël : « visiblement, votre priorité n'est pas votre carrière ».

Et puis un jour, j'en ai eu marre, un jour j'ai craqué et comme j'avais un chéri sur qui je pouvais (et je peux toujours) compter, j'ai décidé de reprendre ces études que je n'avais jamais pu faire. Parce que oui, espérer trouver un travail correct avec un niveau bac, de nos jour c'est une utopie.

Partir n'était pas un choix. C'était une décision. J'ai pris la décision de changer de cap comme on prend la décision de soigner un cancer. On a le choix de ne pas le faire, mais on sait que si on ne le fait pas, ça va nous tuer.

Je pèse mes mots. Quelques semaines avant mon départ, un collègue s'est suicidé, puis un autre a fait une tentative quelques mois plus tard.


Je passe les détails sur mes 2 ans d'études où mon mec était au chômage. J'ai obtenu mon diplôme. Bac +2 à 29 ans. C'est pas flamboyant, mais c'est mieux que rien.


Aujourd'hui, je n'ai pas de travail, et comme j'ai eu la bonne idée de démissionner, je n'ai pas droit au chômage.

J'ai passé des entretiens, mais on me reproche mon manque d'expérience. Je me suis inscrite en intérim, mais là aussi, on m'a répondu que je n'avais pas d'expérience et que les employeurs demandaient des gens expérimentés...

L'histoire de l'œuf et de la poule.


A une époque de ma vie, comme beaucoup de gens je pense, je rêvais de faire une carrière artistique. On m'a répondu, et à juste titre, que ce n'étais pas un plan envisageable, que j'allais vivre dans la précarité, que je n'aurais pas de revenu fixe, que je ne pourrais pas faire vivre une famille avec ça.

Là, j'en suis au même point mais ce que je cherche, c'est juste un boulot normal.

Autour de moi, mes amies font des enfants, achètent des appartements, se marient.

Je me dit que ce n'est pas la vie que j'ai envie d'avoir, mais finalement, ce n'est pas un choix.

Alors oui, aussi paradoxalement que ça puisse paraître, je m'inquiète pour ma retraite.

Je les entend bien les « tu ferais mieux de bosser avant de te soucier de partir en retraite ». Sauf que si je bosse pas, je n'aurais jamais de retraite. Et si les gens ne partent pas en retraite, les postes auxquels je pourrais prétendre seront occupés.

Et au fond, je me dit que pour beaucoup de gens, comme pour moi, cette histoire de retraite n'est que la conséquence d'un malaise plus profond.

mercredi 13 octobre 2010

Grenoble me manque.

Je crois que plus que la ville en elle même, ce qui me manque, c'est la vie que j'avais là bas.

Avec le recul, bien sur, je me rend compte que j'aurais du en profiter plus, voir plus de monde, partager plus de choses, sortir de ma coquille.

C'est sur que c'est pas ici que je vais le faire, c'est impossible.

Ici les gens ont des a prioris, ou ils se connaissent tous depuis l'école primaire.

Même si c'est faux, je le sais.

De même que je sais qu'il ne fait pas plus moche ici que là bas.

Pour moi le ciel est gris tous les jours, et même si il ne l'est pas, le gris des murs se reflète dedans.


Les soirées jeu du jeudi soir me manquent.

La bière n'a pas le même goût sans la Fille aux Craies et je sais plus avec qui partager mes cakes.


Les déplacements en vélo me manquent.

Même quand il faisait froid, même quand j'arrivais chez moi mouillée dans mon petit appartement où je retrouvais mon chômeur adoré.

Aujourd'hui, la chômeuse c'est moi. Sans aucun revenu depuis 4 mois.

A m'entendre dire inlassablement qu'il n'y a pas de poste à pourvoir ou que quelqu'un de plus expérimenté que moi a été retenu.

Parfois j'ai l'impression que dans 10 ans j'en serais toujours au même point. Il y aura toujours quelqu'un de plus expérimenté.

Plus ça va et moins j'y crois.

Les cours me manquent.

Me lever le matin pour faire quelque chose avec d'autres personnes me manque. Parfois je ressort mes stylos et j'ai envie d'écrire des pages et des pages.

Mais tout ce que j'ai à recopier ce sont des recettes de cuisine que je ne ferais jamais.

La Bastille et la vue sur Chamrousse me manque.

Je ne vois plus le Vercors de ma fenêtre, pourtant il continue de me hanter.

Ses photos sont là, dans mon téléphone portable, comme les SMS d'un ex que je relirais pour me faire du mal.