jeudi 6 août 2009

Unique

J'ai toujours souffert d'être enfant unique. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours demandé à mes parents un petit frère ou une petite sœur. En vrai, ce que je voulais c'était un grand frère, mais à l'évidence, c'était pas possible.
Mais on m'a toujours répondu que non, qu'on aurait trop de différence d'age et qu'on ne s'entendrait pas... Mes copines avaient parfois 10 ans d'écart avec leurs frères et sœurs. La mère d'une de mes copines de lycée a même eu un enfant alors qu'on avait 16 ans...
Mais c'était pas pareil...
Pour moi, deux parents et un enfant, c'est pas une vrai famille. C'est juste un couple plus enfant. Partout, dans les pubs, à la télé, dans les films, y avait toujours au moins deux enfants par famille. Deux c'est le standard.
Les plats préparés, c'est jamais pour 3 personnes c'est toujours pour 2 ou pour 4. Les location d'appartement, les tables au restaurant...pareil.
Moi j'étais seule, et quand mes parents se disputaient, je l'étais encore plus.
Quand je suis rentrée en 6ème, ça n'allait plus entre eux, ils était question de divorcer et de m'envoyer en pension à l'autre bout de la France.
Expédiée. La pension c'est la menace qu'on fait aux enfants qui ramènent de mauvaises notes, même si la plupart des gens que je connais qui y sont allé en gardent un excellent souvenir.
Finalement, ils ne se sont pas séparés et je n'ai pas connu les joies du pensionnat.(Mais mes notes qui étaient bonnes jusqu'alors se sont cassées la figure)
J'ai continué à évoluer dans ce monde d'adulte où je me sentais minoritaire. Là où on « ne se mêle pas de la conversation des grands », même si soit même on a personne avec qui discuter.
Seule.
Je me suis réfugiée dans les livres. Je lisais les 6 compagnons, le club des 5...Dès que j'ai su lire, je ne me suis plus arrêtée (enfin, si, à l'adolescence). Mes livres me suivaient partout, il y avait plein de personnages dedans, à travers eux je me sentais moins seule.

Pour autant, je peux pas dire que j'ai eu une enfance malheureuse. Je n'ai jamais manqué de rien.
Mes parents m'aiment, on passait et on passe encore du temps ensemble. On partait en vacances, j'ai appris à faire du ski, j'ai été inscrite dans à peut près tous les clubs de sport possibles et imaginables...J'ai eu la console de jeu que je voulais, et ils ont même pu me payer mon permis de conduire.

Mais j'ai toujours rêvé d'une famille nombreuse. Gamine, j'étais fan de toutes les séries télé genre « la fête à la maison » et « huit ça suffit ». Bien sur, je me disais que moi, des enfants, j'en aurait plein. Il sauront pas ce que c'est d'être seul.

Et aujourd'hui, j'ai 28 ans et toujours pas d'enfant.
Mon homme n'en veut qu'un, parce qu'eux, ils étaient deux. On a pas la même histoire lui et moi.

Ce week end, en discutant avec ma mère et une amie à elle, j'ai appris que ma mère avait toujours voulu avoir plusieurs enfants. C'est mon père qui ne voulait pas.
Il paraît même qu'elle déprimait grave à cause de ça.
Au fond, c'est peut être pour ça que que l'ai mal vécu.

5 commentaires:

zelda a dit…

Whaou ... je tombe sur ton blog par hasard, et ... j'aurais pu écrire chaque mot de cet article. Ça fait une drôle d'impression.
Faudra que j'écrive là-dessus un jour.

Radha a dit…

Bienvenue à toi Zelda, je suis contente que tu comprenne ce que je ressent.

Ana DuCocon a dit…

Mince, pas très joyeux ton billet mais je comprends.
Je viens d'une famille de 3 enfants alors ma famille idéale à 3 enfants.
Mon Homme vient d'une famille de 4 alors pour lui 4 c'est l'idéal mais il a trop les pieds sur terre pour en faire autant ...

2 c'est très bien mais malgré tout j'ai l'impression qu'il manque un bout à notre famille.

1 seul enfant, je trouve ça triste mais ce n'est que mon avis ... en tout cas c'est toujours mieux que rien même si certains vivent très bien sans enfant.

Fille Aux Craies a dit…

Pareil... Pareil... Pareil... Tout pareil, jusqu'à la dernière phrase :)

Thècle a dit…

Bonjour !

Moi j'avais une soeur : on était seule chacune, rien à se dire. A présent j'ai plein d'enfants; c'est le foutoir à la maison et il paraît que les enfants de familles nombreuses réussissent moins bien que les autres. M'en fout : c'est vrai que la solitude ce n'est pas le Pérou !